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mardi 28 octobre 2014

Disons...réflexion sur l'intégration de la médecine kanak dans le système de santé.


J'ai trouvé l'article d'Esther CUNEO sur le sujet particulièrement intéressant et je le reproduis ici . Cet article est paru sou le titre:

La greffe prendra-t-elle ?
Publié le samedi 05 juillet 2014 à 03H00 dans 'Les Nouvelles Calédoniennes'.



Engager une réflexion sur l’intégration de la médecine kanak dans le système de santé, aux côtés de la médecine conventionnelle. C’est tout l’enjeu du colloque « Droit de la santé, entre médecine traditionnelle et bioéthique » qui s'achève ce soir [vendredi 4 juillet 2014] à l’université.
Si la médecine traditionnelle a déjà fait les preuves de son efficacité, il reste encore du chemin à parcourir pour l’intégrer au système de santé conventionnel.
Le faux-manguier 
Photo Archives LNC
«C’est nous les immigrés. C’est à nous de nous adapter à la médecine locale. » C’est sur ces mots que Dominique Salino, spécialiste de l’interculturalité des soins, a conclu son intervention au colloque « Droit de la santé, entre médecine traditionnelle et bioéthique ». Proposé par les universités de Nouvelle-Calédonie et d’Aix-Marseille, cette conférence s’achève ce soir, [vendredi 4 juillet 2014] à Nouville.

 Objectif ? Engager une réflexion sur le mariage des médecines traditionnelle et conventionnelle.
Si ces médecines cohabitent, reste à créer des passerelles pour les rendre complémentaires. La réflexion s’inscrit dans la stratégie régionale de l’Organisation mondiale de la santé pour la médecine traditionnelle dans le Pacifique. Une tendance qui prend de l’ampleur. Pour autant, en Calédonie, la route est longue.

Complexe. Cette union s’annonce complexe : la réglementation de la médecine traditionnelle implique l’accès aux savoirs ancestraux. Mais « certains traitements comportent des aspects secrets, et sont d’autant plus difficiles à étudier que le secret est une des conditions majeures de leur réussite », relève l’anthropologue Patrice Godin.
La maladie, dans la société kanak, est perçue comme une « manifestation du déséquilibre d’un ordre établi », ou « d’une rupture dans le tissu des relations ». Un modèle du monde qui n’existe pas dans la culture occidentale, individualiste et qui sépare la médecine des autres composantes de la société. Du côté kanak, c’est un rouage intimement lié à un ensemble. « C’est l’une des médecines les plus complexes qui soit. Elle s’appuie sur un modèle cosmo-social qui répond à une vision universelle du monde. Un système qui ne fonctionne que par les interactions, les échanges, développe Dominique Salino. Dès lors que quelque chose obstrue la circulation, la hiérarchie ou le respect, il va arriver ce que l’on appelle “le malheur”. Chose que nous, Occidentaux, on considère fortuit. » Chose qui n’est pas non plus enseignée sur les bancs des universités.

Juridique. Mais si aujourd’hui les universitaires s’y intéressent « juridiquement », c’est bien parce que « le pays est de plus en plus compétent et qu’il faut s’intéresser à la création du droit calédonien » justifie Guylène Nicolas, maître de conférences en droit public.
Droit commun, droit coutumier : scindé en deux blocs, le droit pose problème lors des soins.
 « On ne devrait pas être obligé de choisir, on devrait pouvoir bénéficier de deux médecines complémentaires », défend le maître de conférences.
Autre difficulté : l’absence d’une codification de la santé calédonienne. Un chantier monstrueux qui dissuade les politiques. « C’est une question qui ne rapporte pas beaucoup de voix », commente Antoine Leca. Directeur du centre de droit de la santé à Aix-Marseille, il apporte sa connaissance juridique au pays depuis quelques années.
Malgré ces contraintes, une première étape est en passe d’être franchie. Une loi du pays sur la protection des savoirs traditionnels est dans les cartons. Mais « elle ne réglera pas les problèmes d’articulation entre la médecine traditionnelle kanak et la médecine occidentale », prévient Guylène Nicolas.
Qui dit réglementation, dit contrôle. Une équation qui laisse peu de place aux inconnues. D’où l’intérêt de se positionner, afin de bénir l’union des deux médecines.

 Questions à… Guylène Nicolas, maître de conférences en droit public

« La guérison n’est pas que biologique »
Les Nouvelles calédoniennes : La médecine kanak a-t-elle fait ses preuves ?
Guylène Nicolas : - Oui. Le problème, comme avec les médecines complémentaires ou alternatives, c’est qu’il y a toujours une suspicion sur la réalité scientifique de l’efficacité du procédé. Les procédés utilisés sont certes une molécule, une plante, mais c’est aussi tout le contexte spirituel qui va avoir une incidence psychique sur la personne. On sait que la guérison n’est pas que biologique. Mais avec la médecine traditionnelle kanak, c’est difficile de faire la part des choses.
Peut-on envisager d’intégrer la médecine traditionnelle dans le système de santé ?
- Des exemples à l’étranger montrent que ça marche. En Australie et en Nouvelle-Zélande, il y a une réglementation de la médecine traditionnelle dans le système de santé. Ils ont réussi à donner un statut juridique aux tradipraticiens. Il faut réfléchir à comment le transposer à la Calédonie. C’est un choix de société qui nécessite qu’on interroge la population et les détenteurs des savoirs.
Comment faire si ces savoirs sont secrets ?
- C’est la problématique. La médecine kanak est efficace parce qu’elle est taboue et on ne connaît pas les détenteurs de ces savoirs, ni comment ils les ont obtenus, ni à qui ils les transmettront. Or, si on veut mettre en lumière cette médecine et fermer la porte aux charlatans, il faut la réglementer. Mais qui va contrôler, si c’est tabou ? C’est à la communauté kanak de se positionner sur cette problématique. L’idée, c’est de réfléchir à comment la coutume ancestrale s’articule avec l’évolution de la société, sur le fondement de ce qu’est la vie et comment on la transmet.

Repères
            Le faux-tabac 
Photo internet
C’est la plante la plus utilisée en Calédonie dans les remèdes traditionnels contre « la gratte ». Il n’élimine pas les toxines mais aide à supporter la crise.
            Le corossol
Photo internet.
Lorsqu’un enfant à la varicelle, il faut faire bouillir ses feuilles et le baigner dans cette décoction de couleur rouge. Les pustules sécheront sans cicatrice. C’est aussi un bon remède pour détendre les bébés nerveux. L’inhalation de la vapeur qui se dégage des feuilles chauffées apaise les crises stomacales dues aux contrariétés.
            Le kaori
Photo internet
Il symbolise la hiérarchie. Son écorce et ses feuilles entrent dans la confection de décoctions qui soignent les maladies que provoque la violation des interdits.
            Le faux-manguier
 
Photo internet
Petit arbre aux feuilles luisantes, il ne dépasse pas 15 mètres et pousse sur presque toutes les rives du Pacifique et de l’océan Indien. Le noyau de son fruit est très toxique. Pour guérir les maladies liées à la transgression des interdits, il faut boire de l’eau filtrée par des feuilles du faux-manguier.
            L’oranger sauvage
Photo internet
Ses fruits qui ressemblent à des oranges ne sont pas comestibles. De Touho aux îles Bélep, on raconte qu’au pays des morts, le fruit de cet arbre permet, au cours d’un jeu, de distinguer l’esprit d’un vivant de celui d’un défunt. Boire une décoction de son écorce guérirait des maux contractés lors d’un voyage au pays des morts.
(Source : province sud)
A noter que certains usages peuvent se révéler nocifs. Il convient donc d’être prudent.
 18
Sur les 37 Etats et Territoires du Pacifique, 18 ont élaboré des documents officiels sur la médecine traditionnelle, alors qu’ils n’étaient que douze avant 2000. La Calédonie n’en fait pas encore partie.
Esther Cunéo

[Note: J'ai rajouté 5 photos de plantes prises sur internet . Clique sur une photo si tu veux l'agrandir.]

samedi 28 juin 2014

Disons... tournée de Philip ARU en juillet 2014 sur le Caillou.

QUI EST PHILIP ARU?

  
Philip et deux de ses enfants.


   Philip est un guérisseur qui vit à Port-Vila avec sa famille. Il est originaire de Maewo dans la Province de PENAMA (constitué des îles Pentecôte, Ambae et Maewo) dans le nord-est du Vanuatu.


    C'est un guérisseur qui allie la médecine traditionnelle et ses dons de voyances pour aider et soigner les personnes qui ont des problèmes de santé physique ou psychique, des problèmes conjugaux, familiaux, sociaux ou professionnels.





a) Ce qu'il peut avec les plantes médicinales:
Il propose des soins et traitements contre les maladies suivantes: l'hypertension artérielle, la goutte, le diabète, l'asthme, les différents cancers, les maux de dos, de ventre, de tête, de genoux, etc...



A Tenem, Hienghène en 2013.
b) Ce qu'il peut aussi avec ses dons de voyance:
Il pratique:
- le désenvoûtement des personnes et des lieux "emboucanés",
- la protection des personnes et des biens (maisons, terrains, voitures,etc...),
- l'aide à la réalisation de projets personnels ou professionnels,
- l'aide à la réussite des examens, entretiens d'embauche, permis de conduire, etc..



A Ponérihouen en 2012.

Philip a fait plusieurs tournées en Nouvelle Calédonie, seuls ou avec d'autres comme Jack, Samson, Agnès et Marie-Pascale et toujours avec la satisfaction des personnes venues le ou les consulter.







A Koumac en 2013.

 Il m'a initié à la médecine traditionnelle de Maewo et de Pentecôte en 2010.
Et depuis, grâce à ses conseils avisés je lui sert de relai et j'aide à soigner  nos "clients/patients" de Nouméa, Mont-Dore, Dumbéa, Païta, Iles des Pins, Ouvéa, Ponérihouen, Poindimié, Hienghène, Pouébo, Ouégoa, Koumac, Poum, Voh, Koné et Pouembout.
 Ma retraite est bien occupée!



Avec la famille de Hienghène, nous l'avons invité pour une tournée en juillet  2014 sur la Grande Terre. Il vient seul cette fois-ci pour trois semaines. Je l'accompagne en qualité d'interprète (il est anglophone) sauf si vous parlez anglais ou bislama, chauffeur, préparateur et apprenti-guérisseur (tradipractitien).

Pour consulter le programme de cette tournée, clique ici.
Marie Pascale, Philip et Agnès lors de la tournée d'août 2013.

Les nouveaux venus qui souhaitent le rencontrer peuvent me contacter ou laisser un message
 au 82 41 27 ou par mail à: casi.runa@gmail.com


* Pour voir d'autres photos, clique ici.